mercredi 18 septembre 2019

J'abandonne




Auteur : Philippe Claudel
Genre : Contemporain (deuil/ burn out)
1 ère parution : 2002
Nombres de pages : 120 (édition Stock)






Je résume :

Un père d’une trentaine d’année raconte à sa fille âgée d’à peine vingt-et-un mois sa lassitude de vivre. Au court de ce texte, il décrit toutes les choses qui lui déplait dans la société (française) et donc toutes les inhumanités qu’il à pu rencontrer.





« Je me suis dit que je m’apprêtais à te laisser un monde de cendre. Nous ne savons plus où ranger les guerres. Nous manquons de tiroirs. Notre mémoire est une fosse où s’entassent bien trop de cadavre. Elle déborde de corps sans vie. »





Analyse & opinion :

Un petit roman tout court et bien écrit qui a su me divertir et remporte donc la note de seize.




Auteur & Plume :

C’est la première fois que je tombe sur la plume de l’auteur français Philippe Claudel dont la réputation n’est plus à faire. Son écriture m’a tout de suite embarquée et touchée. Il a mis les mots sur certaines de mes pensées, notamment celle de mettre au monde un enfant dans cette société morbide, chose que je me refuse.  

C’est une plume foncièrement dénonciatrice qui ne s’occupe pas des pots cassés : tout le monde y prend pour son grade. Certaines célébrités françaises sont ainsi misent sur la sellette et ce n’est pas moi qui vais les défendre. Bien évidemment, ce cri du cœur peut gêner quelques lecteurs, voir même le trouver déplacer. Il faut donc avoir un certain bagage et je pense avoir vécu ce style de « burn out » général pour apprécier ce texte.





Histoire & Thèmes :

C’est l’histoire d’un papa solitaire qui ne supporte plus sa vie, qui ne supporte plus de voir toute cette violence et la laideur de la société dans laquelle il survit. Il a honte de présenter ce monde à son bébé, et regrette même d’avoir donné naissance à un enfant dans des conditions pareilles. Même si l’histoire n’a pas l’air très ragoutante comme ça, la plume de Claudel atténue nos appréhensions de lecteurs.


L’auteur aborde la dépression, la solitude, le mal de vivre. Même si on peut penser que le texte va donc être très sombre, ce n’est pas le cas. La présence de l’enfant la dissipe de la même manière qu’il le fait pour son père, le narrateur.

Le thème principal est la société actuelle, notamment en France, qui est remise en question. L’auteur pointe du doigt la façon de penser et le comportement de certain, qui n’est pas juste et qui n’a pas de valeur. C’est un cri à l’humanité, qui se perd de plus en plus, il montre à quel point les gens son seul, qui que nous soyons.

Dans ce roman, on parle également d’hôpital et plus exactement du don d’organe. Un sujet sensible qui n’est pas pour le moins très, très important. Malheureusement, ce n’est pas un sujet qui a été très développé. Je pense que Claudel aurait dû d’avantage travailler cet aspect la du texte, car le don d’organe est rarement abordé, autant en littérature qu’en temps normal dans les conversations.






Trame & intrigue :

Un roman qui se lit très vite, en moins de deux heures il est terminé. De plus, l’auteur joue avec des flash-backs et le contexte temporel présent et passé. De cette manière, le lecteur se laisse transporter, sans voir les pages passer.
Toutefois ce n’est pas un récit d’action (même s’il en a, bien évidemment), l’auteur est plus centré dans la description, à partager son « coup de gueule ».


« L’annonce de la mort nous fait revenir nous-même, simplement. Elle gomme la patine d’artifice dont nous nous couvrons et qui nous sert à avancer masqués. La mort de ceux que nous aimons nous dénude. »







Personnages :

Le narrateur ne porte pas de nom, le lecteur à seulement le droit de connaitre son âge : 30 ans. De cette manière, il est plus facile pour nous, lecteurs, de se mettre à la place du personnage principal. Le narrateur est en plein « pétage de plomb » comme pourrait le dire son collègue de travail, voir même en pleine dépression suite à un deuil. Il est à deux doigt de commettre l’irréparable, seul son rayon de soleil, sa fille, le retient parmi les vivants.

Sa fille est le personnage qui ramène un peu de légèreté dans ce texte pesant et lourd mais juste. Encore une fois, pas de nom, aucun personnage ne détient d’identité de toute manière : immersion la plus total. Simplement des surnoms, des descriptifs afin que les lecteurs fassent des parallèles avec leur propre réalité.

Les personnages secondaires sont souvent très néfastes pour ne pas dire toxiques, ce qui rajoute encore un peu de difficulté pour le narrateur dans sa vie de tous les jours.
Bien sûr, on part dans de bons gros clichés avec l’adolescente toujours en bringue et jamais très sobres, qui parle en verlan et ne fait rien de concret de sa vie. On à le beauf qui ne pense qu’au plaisir du sexe, l’humour bien gras et les détails bien glauques des enquêtes criminelles. Ou encore le supporter de foot raciste sur les bords...Bref, pour l’originalité on repassera, mais à travers ces personnages secondaires, Claudel souhaite dénoncer le comportement de certain français (même si clairement ça s’adresse à l’humanité entière) juste insupportable. Même s’il faut retenir que ce n’est pas une généralité, forte heureusement !







 The End. :

La fin est ce qui m’a le plus rebuté. Le rationalisme et le calme a clairement quitté notre personnage principal, le lecteur ce doute de comment ça va finir. Néanmoins, je n’ai absolument pas saisis la fin du roman. Je ne sais pas ce qu’il c’est passé, peut-être suis-je la seule à être dans un flou total, peut-être était-ce souhaité par l’auteur. Je ne sais pas. Et honnêtement, cette œuvre ne se serait pas terminée de cette manière, J’abandonne aurait été un coup de cœur.






Ses points faibles :

-La fin : incompréhensible
-Le sujet du don d’organe, pas assez développé


Ses points forts :

-La plume de Philippe Claudel
-Il ose dénoncer la société française sans se soucier des retombés
-Un texte plein de vérités inavouables
-Les deux personnages principaux (le narrateur et son enfant) qui sont très intéressants





Cible :

Destiné à un public assez ciblé, qui aime les plumes justes et qui dénonces. Aux lecteurs et lectrices qui ne vivent pas eux même un burn out, sinon bonjour les dégâts ! Et surtout, pour les personnes qui ont un certain bagage, qui ont déjà connu la dépression, le deuil ect, c’est plus simple de s’imprégner de l’œuvre.


Image de black and white, jump, and water




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