Auteur : Stephen King
Genre : Horreur
1er
Parution (Fr) : 1989
Nombres de
pages :344 (édition
J'ai lu : Polar)
Je résume :
Plongez dans un marathon au
style survival game : 100 participants sur le départ, un seul à l'arrivé.
Pour les autres, une balle dans la tête, accompagné de souffrance et de
réflexion jusqu'à leur dernier souffle. Une seule règle fixée pour ce jeu :
Marcher, ne jamais s’arrêter. Le vainqueur aura-t-il encore assez de souffle
pour demander son prix ?
« Réfléchir,
pensa Garraty. Voilà l'affaire du jour. La réflexion et l'isolement parce que
peu importe que l'on cause avec l'un ou l'autre, on est toujours seul, à la
fin. Il avait l'impression d'avoir fait autant de kilomètres avec sa tête
qu'avec ses pieds. »
Analyse & Opinion :
Nous y voilà, nous approchons
mesdames, messieurs de ma perfection : Du grand King mérite un grand Dix-neuf.
Un véritable coup de cœur, je n'ai pas su le lâcher et l'ai dévorée en
moins de 24h.
Ok, c'est le moment ou moi,
l’espèce de fanatique, se remet de ce véritable chef-d’œuvre. Sans mentir, j'ai
pris deux semaines de recule avant de lire quoi que ce soit & de faire
cette chronique. Je crois que j'ai reçu mon ticket avec les autres : j'ai
pris un petit moment en position PLS avant de revivre à nouveau Mdr. Aller, on
est parti :
Auteur &
Plume :
Dans cette chronique
j'aimerais pousser une sorte de « coup de gueule », Stephen King est
trop souvent étiqueté au genre horreur ou fantastique. Et les lecteurs ne
prennent donc pas la peine de lire ses œuvres, pensant qu'il n'y aura pas de
fond à part la mort et le sanglant.
Non. Je n'ai pas lu un seul
livre de King sans me prendre une grande claque dans toute sorte de
domaines : L'amitié y est souvent décrit à la perfection. L'amour aussi et
la réflexion humaine, ce n'est pas parce qu'il est positionné dans le genre
horreur qu'il n'y a rien d'autre derrière.
Je salut sa profondeur, car au
final son intrigue n'est qu'une marche. Mais, il met tout le monde hors
d'haleine, jouant avec nos nerfs, avec ses perversions mal saines et sa plume
prend toujours soin de choisir les mots justes.
Un des rare auteurs à pousser
à bout et à ne pas avoir de pitié ni pour ses personnages ni pour ses lecteurs.
Avec lui, je sais que je vais vire plus qu'une évasion : Frisson, stress,
rire, rage, admiration... Je suis toujours émue, moi que rien ne touche.
Histoire &
Thèmes :
Cette Marche m'a fait penser à
la « marche de la honte » ou l'on y lave en quelque sorte ses péchés (comme
par exemple dans Game of Trone). Très vites les participants, dont Ray,
regrette ses actions : Sa relation avec son ancien voisin Jimmy par
exemple, Stehpen King nous présente une possible homosexualité, renforcé avec
certain comportement de Pete. Là encore, on ne saura jamais plus que ce qu'il a
bien voulu nous laisser lire.
On peut également percevoir
cette Longue Marche comme le cour d'une vie : en effet, impossible de
s'arrêter en cours de route là aussi, pas de pause et malgré les liens créer,
les amitiés et les sentiments, continuer quoi qu'il arrive. Malgré les
souffrances, les douleurs physiques ou mental et les doutes, les lucidités
tardives et j'en passe : Le même jeu nous est offert.
Il est en tout cas très claire
que cette intrigue critique vivement les jeux, les jeux de télé-réalités, les
divertissements m'étant en scène les personnes lambda poussés par le besoin de
célébrité. Mais aussi le besoin
perpétuel du voyeurisme, jamais rassasiés. Évidemment, dans une vision sombre,
bien à lui donc et très poussé.
« Personne
ne parlait. Chacun s'était replié sur soi-même, dans son petit monde particulier
de douleur et d'effort. Les secondes semblaient des heures. »
Trame &
intrigue :
-Je tiens à dire que je
n'avais absolument pas imaginé cette histoire comme cela. Je n'imaginais pas
les personnages si jeunes. J'imaginais des jeux d’obstacles également, que
certains participants se « tirent dans les pattes » mais surtout,
qu'ils avaient tous une très bonne raison de le faire et qu'ils ne savaient pas
réellement dans quoi ils s'embarquaient. La quatrième de couverture est très
vague, ce n'est pas plus mal, elle nous fait travailler un peu.
D'ailleurs, dans Marche ou
Crève, l'auteur a souhaité nous laisser un maximum dans le flou. Cette œuvre,
il n'y a pas que King qu'il l'a écrit mais, ses lecteurs y ont également
grandement participer, beaucoup de détails sont passés sous silence : On
ne connais pas toutes les Suggestions ; on ne connais pas tous les
participants (et heureusement, ça en fait du monde!) on ne connaît pas la
création de cette fameuse Longue Marche ni même le déroulement des années
précédente, ( à par deux raconté par Ray et Stebbins) et plus fort que
tout : La fin. Même la finalité de son livre, l'auteur l'a laissé en
suspens.
Le seul
bémol que j'ai trouvé c'est qu'il n'y a aucun « avant » de l'histoire :
On débarque le jours même de l’événement, on apprend rien ou presque sur la
société actuel et leur mode de vie. Et encore moins sur l'origine de la Longue
Marche.
Ainsi
que l'absence de suspens sur la fin du livre, je savais d'avance qui serais sur
le podium et je pense pas être la seule, quand on lit souvent et qu'on connais
les auteurs il n'y a malheureusement plus de surprise.
Personnages :
Quand je dis plus haut qu'on
ne connait pas tous les participants, c'est tout à fait normal vu le nombre et
je tire franchement mon chapeau à Stephen King car il nous en a décrit plus de
la moitié et pas par des descriptions qu'on risque d'oublier par la suite.
La
relation entre Ray & Pete est absolument éblouissant. Ils entretiennent
plusieurs liens : tantôt frère, tantôt meilleur ami... En passant même par
les flirtes pris au sérieux ou non. D'ailleurs, je souligne le fait que même si
c'est un style de survival game, aucun (ou presque) participants ne se battent
entre eux, en effet, ils se battent ensemble contre eux-mêmes. Poussant leurs
limites au-delà de l’extrême. Je vous avoue que j'ai manquée de souffle avec
eux...
« Baker, Abraham et McVries. Son cercle d'amis se réduisait à ceux-là. Et Stebbins, s'il était l'ami de quelqu'un. Relation, alors. Ou demi-dieu. Ou démon. Ou quoi que ce soit. Garraty se demanda s'il y en aurait encore en vie au matin et s'il serait vivant lui-même pour le savoir. »
The End. :
Les
morts sont nombreuses mais, aussi surprenant que ça peut l'être, aucunes ne se
ressembles. L'auteur sait ce qu'il fait, pas besoin que ce soit des personnages
principaux pour qu'elles nous touchent.
Beaucoup
de lecteur ne sont pas satisfait de la fin de Marche ou crève, sincèrement, je
remercie l'auteur de nous avoir ménagés avec la mort des personnages principaux
et de nous avoir fait confiance pour avoir imaginé le dernier point.
Par
contre, il y a un détail qui me laisse perplexe : Dans certaines éditions,
la couverture est une empreinte de botte dans la neige. Sauf que l'histoire se
déroule au printemps, donc pas de neige. Et je peine à croire que ce soit les
grêlons qui puissent donner ce genre d'image…
Ses points faibles :
-Pas
d'origine de la Longue Marche.
-Les
buts inexistants (ou presque) des participants ce qui amène le lecteur à se
poser des questions sur le but lui-même de la Marche.
-Manque
de suspens sur la fin.
Ses points forts :
-La
quatrième de couverture qui dévoile juste ce qu'il faut.
-Des
personnages attachants au possible.
-Une
histoire courte à résumé mais tellement profonde.
-La
plume de l'auteur qui me fait toujours autant vibrer.
-Une
intrigue peu banale.
-Toujours
un rebondissement, pas le temps de se lasser et de s'ennuyer ici !
Cible :
Très
clairement, je suis tombée amoureuse de ce livre mais, loin de moi l'idée de le conseiller à tout le monde. Si
je dis ça ce n'est pas pour le garder possessivement rien que pour moi Haha,
non, je préfère prévenir : Âme sensible : reculez de minimum trois
mètres ! C'est un Stephen King, il fait partit du genre horreur alors, il
y aura des scènes qui peuvent vites être considérées comme dérangeantes,
glauques, trop poussées... Même s’il vaut clairement le coup d’œil, jusqu'à
vous remettre vous-même en question, il n'est pas donné à tous les lecteurs de
l'avoir entre les mains.
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