1 ère parution (FR) : 2020
Nombres de pages :448
Je résume :
16 ans. Un âge anodin, propice aux découvertes et à un certain
gain de maturité. Et pourtant… Tierney
s’apprête à vivre une année entière d’exile en forêt avec les autres filles de
son âge. Bannie du village afin de lutter contre leur magie de femme, ces
jeunes filles seront contraintes à vivre les douze prochains mois en pleine
nature, sans protections, sans aide extérieur.
Combien
survivrons ? Et dans quels états reviendront-elle, de cette année de grâce
dont il est interdit de parler ?
Analyse & opinion :
C’est
le bandeau qui a d’abord attiré mon regard « Le roman féministe de la
nouvelle génération » et la quatrième de couverture à finit par me
convaincre. Un petit coup de cœur, et une note de dix-sept !
Auteure &
Plume :
Kim
Liggett est une auteure américaine qui est clairement en train de se faire
connaître grâce à cette œuvre. Pourtant ce n’est pas son premier essaye,
puisqu’avant L’année de grâce, elle avait déjà écrit un roman young
adult d’horreur, malheureusement pas traduit.
Surprenant ?
Non, on comprend tout de suite qu’elle est à l’aise avec les subtilités du genre
horrifique, elle sait poser l’ambiance et faire douter ses lecteurs.
Le
seul détail qui manque à ce livre, c’est une carte. Je trouve que c’est
vraiment essentiel dans le monde de la dystopie, ça évite de perdre les
lecteurs en cours de route.
« Le
confort n’apporte pas la liberté, ses chaînes moelleuses seront toujours des chaînes. »
Histoire &
Thèmes :
L’année
de grâce est une dystopie qui se veut avant tout féministe. Et c’est vrai, à
bien des niveaux l’auteure relève le pari. Pourtant, elle ne s’éloigne pas
tellement de la mécanique des films Disney : Tierney, notre personnage
principal, va se trouver en mauvaise posture et forcement se faire aider par un
bel apollon (il manque seulement le cheval blanc dans l’équation). Je pense que
c’est ce qui m’a le plus déplu dans cette œuvre. Voir notre héroïne si
caractériel, solitaire, forte, devenir instantanément vulnérable, à simuler la
douleur pour passer plus de temps avec son sauveur. A mes yeux elle est passé
de guerrières à petit biche blessée.
Mais
l’auteure a sût tout de même faire passer ses messages, sur l’inégalité des
sexes, sur l’audace qu’il faut parfois se forcer à avoir, sur la détermination
qui peut parfois paraître idiote mais qui est indispensable d’avoir au fond de
son cœur.
Et,
qui dit dystopie, dit souvent survival-game. L’année de grâce peut se résumer
de cette manière : un survival game féminin. Ce qui est marrant, c’est que
l’autrice est reprit le terme de la chasse au sorcière (qui s’est déroulée
pendant le moyen âge) et la remis au goût du jour. L’année de grâce, c’est une
année d’exile pour les jeunes femmes qui sont forcé à quitter le village, dans
le but de se défaire de leur magie, avant de pouvoir revenir. De cette manière,
Kim Liggett prouve que ces chasses aux sorcières, déjà à l’époque, étaient
irréfléchie, et engendrait des mortes pour aucune raison.
Trame & intrigue :
J’ai
eu d’abord, assez de mal à rentrer réellement dans ma lecture. Pour plusieurs
raisons :
Déjà
l’absence total de chapitre m’a perturbé, j’ai eu l’impression de ne pas avancer
dans ma lecture, ce qui se comprend avec ce petit pavé de 450 pages. Ce qui est
également déroutant, c’est qu’il y a énormément de personnage, de prénom et nom
de famille. C’est un petit village donc tout le monde se connait et beaucoup de
liens ce formes (la fille de, la sœur de…) J’ai eu du mal à suivre, ce qui est
très frustrant. Et la dernière chose qui a gêné ma lecture c’est les mots
anciens, plus utilisés depuis longtemps que l’autrice emploie de temps à autre.
C’est une bonne chose d’utiliser des mots oubliés, surtout pour la jeunesse ou
les adolescents qui construisent encore leurs langages, mais s’ils ne sont pas
expliqués ça ne sert à rien.
En
outre, passer ces trois points négatifs, une fois que les filles partent pour
le camp (donc quand l’action démarre réellement), j’ai été aspirée par
l’histoire. Ce qui m’a fait me coucher à trois heures du matin alors que je
prenais tôt le lendemain matin … Merci Liggett ! Ce qui rend la lecture si
addictive c’est que l’auteure sait donner à son histoire des rebondissements
inattendus. J’avoue, j’ai été surprise plus d’une fois, alors que de la
dystopie, j’ai l’habitude d’en lire et de connaître les mécaniques. C’est
surement ce qui rend son livre aussi bon, Kim Liggett laisse des indices
anodins pour former bien plus tard un déroulé complétement déconcertants.
« Ce
qui semblait si inoffensif au début finit par prendre des allures plus
inquiétantes. N’est-ce pas toujours ainsi que l’horreur s’installe ? Peu à
peu, sans crier gare, un cran à la fois ? »
Personnages :
Tierney
est notre personnage principal, cette année, c’est son année de grâce qui
commence pour elle et ses camarades du même âge. Tierney est une jeune femme de
dix-sept ans, solitaire, elle préfère observer que bavarder. Elle est la sœur du
milieu, d’une fratrie de 5 sœurs. Fille de médecin, et d’une mère dévouée quoi
que parfois rude à ses yeux. Et alors qu’elle se voyait comme une fille
solitaire, la solitude va l’envelopper de plus en plus pendant son année
d’exil. 12 mois à survivre seule ou presque, avec une trentaine de filles
qu’elle ne sait pas si elle doit les considérer comme des potentielles alliées
ou ennemis.
Les
personnages secondaires sont nombreux mais qu’on peut facilement ranger soit du
côté des alliés soit du côté des ennemis. Les filles se ressembles toutes plus
ou moins, seul quelques personnages secondaires sont pleinement travaillés :
la mère, le père de Tierney entre autres.
The End. :
Une
fin à la fois surprenante et incomplète, en tout cas à mes yeux. J’aurais aimé
avoir quelques pages de plus, ou pourquoi pas une suite ? Car j’ai comme l’impression
que l’autrice à coupée court au futur de cette société qui semble pourtant très
intéressant !
Ses points faibles :
-Trop de prénoms et de personnages à retenir dès le début
-Pas de chapitre !
-Une utilisation de mots anciens (pas expliqués), qui peut perturber la lecture
Ses points forts :
-Une intrigue qui piquera forcément votre curiosité
-L’autrice à des messages importants à transmettre
-Permet aux lecteurs certaines remises en questions (de la société, de son entourage, de lui-même)
Cible :
Une
dystopie young adult assez mature, je ne la recommande pas avant quinze/ seize
ans. Pour toutes les lectrices (et lecteurs) qui ont aimés Hunger Games, et qui
sont prêt a remettre en question la place de la femme dans une société et les
inégalités des sexes.
Définitivement
une œuvre à ne pas louper et qui deviendra un classique dans le genre de la dystopie.
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