Auteur :
Stephen King
Genre :
Science-fiction / Policier
1
ère parution (FR): 182
Nombres
de pages : 250 (édition : J’ai lu)
Je résume :
Plongez dans un « futur
totalitaire » aux Etat-Unis, en 2025 plus exactement. Ici-bas, règne
dictature et surtout les jeux. Quels jeux ? Ceux que les Libertel diffuse
sur sa seule et unique chaîne, pour le plus grand plaisir du peuple.
C’est ainsi que vous allez
suivre l’engagement de Benjamin Richards, chômeur, lors de « La grande traque » :
Le jeux final où aucunes règles n’est imposées. Enfin presque, pour gagner il
faudra qu’il envoi chaque jour deux cassettes, mais surtout, qu’il survive
trente jours. Trente jours contre des tueurs expérimentés, et le peuple tout
entier.
« Aller madame Williams, l’encouragea-t-il sur un ton doucement moqueur. Le monde a les yeux fixés sur vous.Elle se pencha dehors.Derrière eux, six voitures de police et un autre véhicule blindé étaient arrivés, bloquant leur ligne de retraite.La seule issue, c’est droit vers le ciel, se dit Richards avec philosophie. »
Analyse & opinion :
Encore une fois, une œuvre de
Stephen King lu (ou devrais-je plutôt dire dévoré ?) en moins d’une journée. Ce
roman à beaucoup de similitudes avec son tout premier, Marche ou crève mais,
ne m’a pas fait ressentir les émotions similaires. Il remporte tout de même la
note de seize.
Auteur &
Plume :
Encore une fois, on se
retrouve avec une plume dénonciatrice, qui s’attaque cette fois au futur (on y
reviendra plus tard). De plus, il n’est pas connu pour être le maître du
suspense pour rien, il tient totalement en haleine ses lecteurs, moi y compris
puisque je n’ai pas su lâcher cette histoire et l’ai lue en quelques heures…
Ici, pas de chapitres !
Mais, un étrange décompte partant de 100 jusqu’à 0. Je me suis longtemps posé la question sur ce fameux décompte, que veut dire l’auteur ? Ce n’est que
vers la fin, à la page 211 pour être exacte, que j’ai trouvé une théorie (oui,
ce n’est pas comme si je pouvais être certaine de ce que j’avance,
malheureusement…), le décompte proviendrait des chances de survie de Ben, notre
personnage principal. Puisque plus le temps passe, plus celle-ci diminues…
Histoire &
Thèmes :
On retrouve des thèmes
récurrents chez King : Homosexualité, homophobie, survie, injustice,
privation d’identité… Et, le futur. Habituellement, l’auteur écrit soit au
présent, soit au passé. Seulement ici il voit large et de façon visionnaire
pessimiste, une façon à lui d’appuyer un peu plus son message ? Il n’y a plus qu’à espérer que ça ne tourne
pas de cette façon dans notre réalité…
Le sujet principal est, vous
l’avez compris les Médias et donc la télé (réalité). Avec une écriture noircie
et exagérée, il tire la sonnette d’alarme avec sa vision du futur complètement
sous la dictature. La télévision (ou le Libertel) est carrément imposée, du
bourrage de crâne pur et dur dont le peuple finit par se réjouir. Des jeux
mettant en péril des vies humaines ? On entend au loin les foules glapir
et taper des pieds ! C’est ce qui nous ramène le plus à sa toute première
œuvre, Marche ou crève : La même foule folle de joie à l’idée de
voir du sang...C’est tout de même la deuxième fois que l’auteur fait passer le
message et pourtant, les gens ont de plus en plus souvent les yeux fixés sur
leurs écrans…
En parallèle, les médias sont
également clairement visés, leurs manières d’amplifier est pointé du doigt avec
humour (noir, devrais-je le mentionner ?). Et je suis certaine qu’à ce sujet,
notre auteur y connaît quelque chose puisqu’il est l’un des auteurs les plus
connu, mondialement.
Le second sujet important est
l’inégalité : Deux classes sociales distinctes, les bourgeois et les
pauvres. Ils sont loin d’avoir les mêmes valeurs, vous l’avez compris. L’un
regarde les jeux, l’autre y participe afin de gagner un peu d’argent… Un côté de la population est largement « graissé »
dans tous les sens du terme, autant au niveau de la nourriture que mentalement,
puisqu’ils « suivent le mouvement » bêtement. Tandis que le bas
peuple est littéralement affamé, nourrit avec des pilules alimentaires, mais
qui ne manque décemment pas de courage.
Le dernier thème ?
L’argent, évidement, tout démarre de là. Ben n’a pas le choix, sa fille de 18
mois est malade et si elle n’a pas de vrais médicaments, elle risque de mourir.
Marre que sa femme fasse des passes, il s’engage. Pensant se retrouver dans un
des nombreux « petit » jeux, il se retrouve dans le plus important
mais aussi, celui qui rapporte le plus. Il a le droit de refuser, le risque d’y
rester et total tout de même, mais ne le fait pas, il lui faut cet argent.
Quelques lignes plus loin, c’est avec le chauffeur de taxi que l’auteur nous
montre la « dépendance » à l’argent, avec ironie. Dans ce monde, le
peuple n’en a rien à carrer de la mort des autres, tant qu’il y a de l’argent
qui s’allonge dans la main…
Et puis, tant qu’on y est, on
peut également parler de la pollution, en 1982 King a su anticiper le futur,
tout le monde le sait, l’Amérique n’était et n’est toujours pas très regardante
à ce sujet. Il mentionne donc à plusieurs reprises les risques, les maladies
chroniques/ mortelles sont misent en avant. Afin d'informer la population,
malheureusement cela n'a pas eu beaucoup d'effet.
Trame &
intrigue :
J’avoue ne pas avoir imaginé
l’histoire de cette manière, après la lecture de la quatrième de couverture.
C’est ça qui est fort avec King, il nous plonge dans le suspense directement.
Personnellement je pensais que cette traque se déroulerait dans une sorte
d’arène. (Peut-être m’a-t-il induit en erreur en parlant de gladiateur, Mdr)
Cette histoire m’a beaucoup
fait penser aux films La purge, notamment dans le deuxième où une traque
à l’homme dans une sorte de jeux d’arcade à lieu.
Son intrigue, qui est
pourtant très similaire (je me répète…) à Marche ou crève, ne lui
ressemble pourtant pas. Elle tient totalement la route, l’auteur nous invente
aisément des « Airs Cars » et des « Libertel » des
« Dokes »… Sans jamais se perdre entre le présent (des années 80) et
ce bon dans le futur d’environs 45 ans.
Par contre, ce que je trouve
dommage c’est qu’il n’a pas parlé des autres jeux, il n’en a décrit qu’un,
assez vaguement « Le moulin de la fortune ». Il aurait pu en évoquer quelques-uns
au travers du regard de son personnage principal, lorsqu’il attendait
patiemment dans la salle d’attente au tout début… Je sais que l’imagination du
King est sans limite, c’est pour cela que j’aurais aimée en voir plus.
Personnages :
Benjamin Richards (Richards
comme Richar Bachman : RB, petite ressemblance non ?) Un personnage
principal aux apparences banales mais, qui est quand même au-dessus des autres.
Stephen King aime représenter des anti-héros, des Mr et Mme tout le monde tout
en leur offrant un caractère digne de déplacer des montagnes.
On apprend même que Ben à un
QI de 126 à l’âge de 14 ans. C’est donc supérieur à la moyenne, il pourrait
même être classé dans les « surdoués ». L’auteur nous le prouve par
la suite, il réagit vite et bien, sait se tirer des impasses, et déjouer les
plans des milliers d’hommes qui le traquent.
Il est également attachant,
c’est un homme à l’apparence lambda et pas trop moche, qui sait se faire
apprécier et même aider malgré qu’il soit mondialement recherché.
« Dites votre nom deux cent fois de suite, et vous vous apercevrez que vous n’êtes personne. »
The End. :
C’est une question que l’on
se pose presque depuis le tout début du roman, comment va-t-il s’en
sortir ? L’auteur est fort, très fort, réalisant une fin dont je pense que
personne ne peut se douter. Cette fin est absolument jouissive, bien mieux
qu’un Happy End.
C’est une fin réjouissante
mais, également froide et désarmée de tout espoir. [Spoil] Je pense que la phrase
typique que chaque lecteur ayant lu le livre a été : « Tout ça pour
ça ? » Puisque les efforts de Ben n’ont servi à rien, l’argent n’a
pas pu être utilisé pour les deux femmes de sa vie, sans même le savoir, il
survivait seul, pour leurs assurer un avenir tandis qu’elles étaient mortes
bien avant lui... [Fin
Spoil]
Ses points faibles :
-Il
n’a pas expliqué d’autres jeux.
-Un
roman un peu trop court pour cette intrigue.
Ses points forts :
-Des
thèmes & des messages forts
-Sa
plume, comme toujours.
-Le
suspens du début à la fin
-La
fin.
-Son
imagination (un survival game dans un bon de 45 ans, tout de même !)
Adaptation :
L’adaptation de Running Man
(sous le même nom d’ailleurs) à vue le jour en 1987 au cinéma, le rôle
principal jouer par Arnold Schwarzenegger et réalisé par Paul Michael Glaser.
Un film que je ne vais pas
tarder à visionner avant de pouvoir vous en dire plus.
Cible :
Un livre fait pour vous si
vous rêver de justice notamment, que vous êtes fan de science-fiction et que
vous souhaitez faire un saut dans le futur. Si vous appréciez Marche ou crève
ou Hunger Games, ça marche aussi !
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