Auteur : Raymond Radiguet
Genre : Classique (drame/ romance)
1 ère parution : 1976
Nombres de
pages : 201 (édition
Pocket classique)
Je résume :
Le diable au corps est un roman portant sur un adolescent qui vit
son premier amour, ses premières expériences, et une passion dévorante pour la
séduction et le contrôle de la gente féminine.
Une romance « interdite » car la femme qui attire tant
son attention est déjà fiancé. Mais grâce à la guerre qui éclate en fond, ils
peuvent vivre leurs aventures presque sans remords.
« À force de
vivre dans les mêmes idées, de ne voir qu’une chose, si on la veut avec ardeur,
on ne remarque plus le crime de ses désirs. »
Analyse & opinion :
Une
œuvre au titre significatif, que j’ai eu envie de découvrir en me disant « jusqu’où
est aller l’auteur ? ». En sachant que Radiguet à fait scandale à la
sortie de son roman, je suis personnellement resté sur ma faim. Une note de seize
pour ce classique.
Auteur &
Plume :
Une
plume qui m’a charmé, flirtant avec la poésie, les tournures de phrases sont
recherchées et m’on fait rire plus d’une fois.
Une
œuvre qui aurait pu être une autobiographie ou une autofiction pour plusieurs
raisons. Le narrateur omniscient ne porte pas de nom, l’auteur nous sert que
des « je ». Et surtout, on commence le livre avec cette phrase « l’élève
Radiguet ». Cependant, l’auteur spécifie bien que ce n’est pas une autobiographie…
De quoi laisser le doute planner.
Je
l’ai dit plus haut, c’est une œuvre qui a fait scandale à sa sortie. À cause de son titre, on peut penser qu’il est trop « calienteéé »
pour ces gens à l’époque… Et bien non ! C’est simplement dû à l’immoralité
du roman qu’il à fait autant de bruit. Vous êtes déçu, vous aussi ?
Histoire &
Thèmes :
C’est
un roman qui tourne pratiquement que sur une seule relation : le narrateur
et Marthe. Seulement, c’est un triangle amoureux, si on compte Jacques (le fiancé
de la miss), sans parler des nombreuses conquêtes du narrateur… Bref, vous l’avez
compris, les thèmes fards de ce classique sont l’amour et l’adultère.
Raqiguet
ne parle pas simplement d’amour mais plutôt de premier amour, d’un jeune adolescent
qui plus est (explosion d’hormones donc). Il découvre les joies de la
séduction, d’une relation secrète mais aussi et surtout il expérimente ses
premières relations intimes. Marthe est
le déclencheur de sa vie d’homme (de manière précoce pour l’époque) et surtout,
qui brave tout code moral. Il profite de l’attention que lui porte une femme
plus âgée et mariée pour découvrir le sexe et n’en sera jamais rassasié par la
suite.
Il
trompe à plusieurs reprise cette pauvre fille qui s’est amouraché de lui, sous
prétexte qu’il n’est que son amant et qu’elle le trompe également avec son
officiel : Jacques. Mais aussi pour des raisons sentimentales : tout
au long du roman, le narrateur va remettre en question les sentiments qu’il
éprouve à son égard, il n’est jamais sûr de l’aimer. Il sait que cette relation
n’est pas celle de sa vie et qu’elle s’arrêtera tôt ou tard, il se sert allégrement
de Marthe sans se l’avouer réellement.
« Ma
soi-disant idée fixe de la posséder comme ne l’avait pu posséder Jacques, d’embrasser
un coin de sa peau après lui avoir fait jurer que jamais d’autres lèvres que
les miennes ne s’y étaient mises, n’était que du libertinage. »
Trame &
intrigue :
Un
roman très court, qui pourtant m’a paru assez long. Pas beaucoup de rebondissement
et surtout des événements qui tourne en rond. On revient sans cesse à cette
remise en question des sentiments du narrateur, ce qui devient lassant.
Personnages :
On
débute ce roman avec l’enfance du narrateur, sur quelques pages toutefois, de
manière à ce que l’auteur nous montre à quel point ce personnage est spécial. C’est
un intellectuel, tout lui réussi et ses parents (ou du moins son père) lui mangent
dans la main, ce qui est important pour la suite.
Plus
les pages passent, plus le lecteur cerne l’évolution du personnage et les causes
de son enfance privilégiée. Il n’est pas seulement intelligent, il est malin et
s’en sert à sa guise mais aussi et surtout, c’est un manipulateur depuis son
plus jeune âge. Si au début il semble ne pas en être conscient, par la suite il
en est tout autre et cela semble le perturber : à la fois cela semble le
rebuter mais secrètement, il aime tenir les rennes. En bref, à mes yeux ce
personnage à presque une psychologie de serial killer (du sexe en tout cas :’)
). Une chose est sûr : c’est un pervers narcissique qui n’en finit pas d’abuser
de l’amour que lui porte Marthe.
Parlons-en
de cette jeune femme, Marthe, de quelques années sont ainé, elle semble vire
cette différence d’âge avec la plus grande des souffrances. Pourtant, pas même
dix ans les séparent, cela s’apparenterais plutôt à 6 ou 5 ans maximum. Petit à
petit, elle perd sa personnalité à cause de celle du narrateur. Il détient sur
elle tous les pouvoirs, décide de sa vie (les meubles de sont appartement,
comment elle doit se faire soigner lorsqu’elle tombe malade…) et le dit lui-même :
« L’amour lui donnait une nature d’esclave » Il l’a refaçonné à son
image, afin qu’ils se ressemblent et pensent pareil. Il en est à la fois fier
(toujours secrètement, il à du mal à se l’avouer) et d’un autre côté se déteste
et à peur de s’ennuyer à présent. Cette soumission est assumée par Marthe, elle
dira même, pour justifier le comportement du narrateur, « j’aime mieux
être malheureuse avec toi qu’heureuse avec lui ». Pauvre fille au cerveau
retourné !
En
somme, des personnages principales imbuvables ! Le narrateur est le genre
de garçon que toutes les femmes doivent fuir à toute jambes, et Marthe m’a
énervé tout le long du livre avec son attitude de soumission la plus total.
« Nous
croyons être les premiers à ressentir certains troubles, ne sachant pas que l’amour
est comme la poésie, et que tous les amants, même les plus médiocres, s’imaginent
qu’ils innovent. »
The End. :
Une
fin prévisible, Radiguet nous prépare à cette fin à de nombreuses reprises et
laisse planner le doute jusqu’au dernière page. À mon
sens, l’auteur c’est simplement débarrassé de son roman de la plus simple des
manières.
Je
m’arrête là dans l’analyse du livre (malgré qui y est encore tant à en dire…)
car ça découragerait même les plus courageux de lire cette chronique ! ;)
Ses points faibles :
-Des
personnages principaux imbuvables ! (mais ce n’est que mon point de vu…)
-L’intrigue
tourne en rond
-Une
fin un peu trop facile à mon goût
-peu
de rebondissement
Ses points forts :
-Une plume poétique
-Des personnages
travaillés
-Se lit en une
poignée d’heures
Cible :
Malgré
que ce soit une œuvre que l’on étudie en cours, certains passent à la trappe
(comme moi hihi) où ne sont clairement pas motivés (et vont s’inspirer de cette
chronique pour leur compte rendu… Ops !), pourtant c’est un livre très
court et véritable intéressant à lire ! Autant pour la psychologie des personnages
que pour la façon de pensé à l’époque.
De
plus, c’est un roman drôle, le narrateur ne se prend pas vraiment au sérieux et
j’avoue m’être moqué de lui à de nombreuses reprises… Donc n’hésitez pas à
prendre le temps de lire même s’il n’était pas dans votre programme, c’est loin
d’être un classique ennuyeux.
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