Auteur : Philippe Claudel
Genre : Contemporain (deuil/ burn out)
1 ère parution : 2002
Nombres de
pages : 120 (édition
Stock)
Je résume :
Un père d’une trentaine d’année raconte à sa fille âgée d’à peine
vingt-et-un mois sa lassitude de vivre. Au court de ce texte, il décrit toutes
les choses qui lui déplait dans la société (française) et donc toutes les inhumanités
qu’il à pu rencontrer.
« Je me suis dit que je
m’apprêtais à te laisser un monde de cendre. Nous ne savons plus où ranger les
guerres. Nous manquons de tiroirs. Notre mémoire est une fosse où s’entassent
bien trop de cadavre. Elle déborde de corps sans vie. »
Analyse & opinion :
Un
petit roman tout court et bien écrit qui a su me divertir et remporte donc la note
de seize.
Auteur &
Plume :
C’est
la première fois que je tombe sur la plume de l’auteur français Philippe
Claudel dont la réputation n’est plus à faire. Son écriture m’a tout de suite
embarquée et touchée. Il a mis les mots sur certaines de mes pensées, notamment
celle de mettre au monde un enfant dans cette société morbide, chose que je me
refuse.
C’est
une plume foncièrement dénonciatrice qui ne s’occupe pas des pots cassés :
tout le monde y prend pour son grade. Certaines célébrités françaises sont ainsi
misent sur la sellette et ce n’est pas moi qui vais les défendre. Bien évidemment,
ce cri du cœur peut gêner quelques lecteurs, voir même le trouver déplacer. Il
faut donc avoir un certain bagage et je pense avoir vécu ce style de « burn
out » général pour apprécier ce texte.
Histoire &
Thèmes :
C’est
l’histoire d’un papa solitaire qui ne supporte plus sa vie, qui ne supporte
plus de voir toute cette violence et la laideur de la société dans laquelle il survit.
Il a honte de présenter ce monde à son bébé, et regrette même d’avoir donné
naissance à un enfant dans des conditions pareilles. Même si l’histoire n’a pas
l’air très ragoutante comme ça, la plume de Claudel atténue nos appréhensions
de lecteurs.
L’auteur
aborde la dépression, la solitude, le mal de vivre. Même si on peut penser que
le texte va donc être très sombre, ce n’est pas le cas. La présence de l’enfant
la dissipe de la même manière qu’il le fait pour son père, le narrateur.
Le
thème principal est la société actuelle, notamment en France, qui est remise en
question. L’auteur pointe du doigt la façon de penser et le comportement de certain,
qui n’est pas juste et qui n’a pas de valeur. C’est un cri à l’humanité, qui se
perd de plus en plus, il montre à quel point les gens son seul, qui que nous
soyons.
Dans
ce roman, on parle également d’hôpital et plus exactement du don d’organe. Un sujet
sensible qui n’est pas pour le moins très, très important. Malheureusement, ce
n’est pas un sujet qui a été très développé. Je pense que Claudel aurait dû d’avantage
travailler cet aspect la du texte, car le don d’organe est rarement abordé,
autant en littérature qu’en temps normal dans les conversations.
Trame &
intrigue :
Un
roman qui se lit très vite, en moins de deux heures il est terminé. De plus, l’auteur
joue avec des flash-backs et le contexte temporel présent et passé. De cette
manière, le lecteur se laisse transporter, sans voir les pages passer.
Toutefois
ce n’est pas un récit d’action (même s’il en a, bien évidemment), l’auteur est
plus centré dans la description, à partager son « coup de gueule ».
« L’annonce de la mort
nous fait revenir nous-même, simplement. Elle gomme la patine d’artifice dont
nous nous couvrons et qui nous sert à avancer masqués. La mort de ceux que nous
aimons nous dénude. »
Personnages :
Le
narrateur ne porte pas de nom, le lecteur à seulement le droit de connaitre son
âge : 30 ans. De cette manière, il est plus facile pour nous, lecteurs, de
se mettre à la place du personnage principal. Le narrateur est en plein « pétage
de plomb » comme pourrait le dire son collègue de travail, voir même en
pleine dépression suite à un deuil. Il est à deux doigt de commettre l’irréparable,
seul son rayon de soleil, sa fille, le retient parmi les vivants.
Sa
fille est le personnage qui ramène un peu de légèreté dans ce texte pesant et
lourd mais juste. Encore une fois, pas de nom, aucun personnage ne détient d’identité
de toute manière : immersion la plus total. Simplement des surnoms, des descriptifs
afin que les lecteurs fassent des parallèles avec leur propre réalité.
Les
personnages secondaires sont souvent très néfastes pour ne pas dire toxiques,
ce qui rajoute encore un peu de difficulté pour le narrateur dans sa vie de tous
les jours.
Bien
sûr, on part dans de bons gros clichés avec l’adolescente toujours en bringue
et jamais très sobres, qui parle en verlan et ne fait rien de concret de sa
vie. On à le beauf qui ne pense qu’au plaisir du sexe, l’humour bien gras et
les détails bien glauques des enquêtes criminelles. Ou encore le supporter de
foot raciste sur les bords...Bref, pour l’originalité on repassera, mais à travers
ces personnages secondaires, Claudel souhaite dénoncer le comportement de
certain français (même si clairement ça s’adresse à l’humanité entière) juste
insupportable. Même s’il faut retenir que ce n’est pas une généralité, forte
heureusement !
The End. :
La
fin est ce qui m’a le plus rebuté. Le rationalisme et le calme a clairement quitté
notre personnage principal, le lecteur ce doute de comment ça va finir. Néanmoins,
je n’ai absolument pas saisis la fin du roman. Je ne sais pas ce qu’il c’est
passé, peut-être suis-je la seule à être dans un flou total, peut-être était-ce
souhaité par l’auteur. Je ne sais pas. Et honnêtement, cette œuvre ne se serait
pas terminée de cette manière, J’abandonne aurait été un coup de cœur.
Ses points faibles :
-La
fin : incompréhensible
-Le
sujet du don d’organe, pas assez développé
Ses points forts :
-La plume de
Philippe Claudel
-Il ose dénoncer
la société française sans se soucier des retombés
-Un texte plein de
vérités inavouables
-Les deux
personnages principaux (le narrateur et son enfant) qui sont très intéressants
Cible :
Destiné
à un public assez ciblé, qui aime les plumes justes et qui dénonces. Aux
lecteurs et lectrices qui ne vivent pas eux même un burn out, sinon bonjour les
dégâts ! Et surtout, pour les personnes qui ont un certain bagage, qui ont
déjà connu la dépression, le deuil ect, c’est plus simple de s’imprégner de l’œuvre.
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