jeudi 29 octobre 2020

Ma vie ne sait pas nager

 



Auteure : Alaine Turgeon
Genre : Young Adult (Drame)
1 ère parution : 2011
Nombres de pages : 137

 


 

Je résume :

 

Une famille brisée par un acte définitif : le suicide d’un enfant, d’une sœur, non plus que ça, d’une sœur jumelle. Chacun gère chagrin et deuil à sa manière, même si personne ne semble avoir trouver la recette magique.

Un roman percutant de part son réalisme, un roman pour mettre fin à chaque envie suicidaire.

 

 

 

 

« Comment faire pour respirer quand le cœur qui battait à l’unissons avec le vôtre a cessé de battre ?

J’ai pris la seule bouée qu’il me restait et qui m’unissait à ma sœur : écrire. Ecrire comme on saute à bord d’un radeau pour fuir un bateau qui fait naufrage. »

 

 


 

Analyse & opinion :

 

C’est un livre qu’avais conseiller je ne sais plus qu’elle booktubeuse et qui m’avais fortement tenté. Une bonne lecture et une note de seize pour ce petit roman.

 

 

 

Auteure & Plume :

 

Ma vie ne sait pas nager est un roman cruellement peu connu. Plusieurs raisons à cela : il aborde un thème délicat, publié chez une petite maison d’édition et écrit par une auteure passée inaperçue. D’ailleurs, c’est le seul roman young adult qu’elle a publiée jusqu’à présent, car elle est spécialisée dans la littérature pour enfants.

 

Néanmoins, c’était l’auteure parfaite pour ce roman. Conseillère pédagogique (et enseignante) elle sait aborder des sujets difficiles, comme le suicide, sans que le roman ne prenne des allures de recueilles de conseils. Et surtout, elle sait de quoi elle parle puisqu’elle nous confie dans un « avant-propos » qu’elle était aussi une adolescente de quinze ans qui broyait du noir, jusqu’à tenter personnellement le suicide.

 

Une auteure pleine de bienveillance donc, qui offre une plume touchante et poétique. En effet, quelques poèmes des deux jumelles viennent se glisser dans la narration, ce qui coupe la monotonie de la lecture.

 

Seule bémol à mes yeux : l’aspect esthétique. Et ce n’est pas la couverture que je pointe du doigt, non. Mais Ma vie ne sait pas nager est un texte qu’il faut mettre en valeur, il faut qu’il prenne de la place, qu’il remplisse les vides tel des cris. Il y a un manque de travail éditorial à mes yeux, c’est une œuvre dure mais poétique qu’il faut mettre en lumière. Il manque donc des illustrations, des textes en vers, de la créativité. Cet aspect est malheureusement cassé par l’organisation trop présente du livre (1er/2e partie, jour, heure, dates ect) qui n’a pas d’intérêt pour un si petit livre.

 

 


 

Histoire & Thèmes :

 

L’histoire s’ouvre sur la préparation du suicide de Geneviève, la jumelle mal dans sa peau. Une mise en scène qui glacera le sang de plus d’un, alors que c’est loin d’être un roman d’horreur. La jeune fille prépare sa propre mort avec tellement de minutie que s’en est perturbant. Puis, les scènes suivantes montrent la manière dont la famille proche l’apprend et réagit.

 

Ma vie ne sait pas nager va droit au but et ne détient pas réellement d’autre sujet que le mal être, le suicide, et donc l’abandon vécu par les proches. Mais c’est un thème que l’auteure aborde avec justesse et réalisme.

 

Par contre, ne vous attendez pas à avoir la réelle réponse quant au suicide de Geneviève. Elaine Turgeon restera plutôt flou concernant les motivations de son personnage, afin qu’un maximum de personne puisse se mettre à la place des différents personnages.

 

 

 

 

« Je t’en veux, Geneviève. Je sais que je n’ai pas le droit de t’en vouloir, que je devrais avoir honte de t’en vouloir ais si tu savais comme je t’en veux de m’avoir laissée ici. D’être partie sans moi. Sans un mot. Pourquoi ne pas me l’avoir dit ? j’aurais pris soin de toi, si j’avais su. Je t’aurais empêchée.

Qui veille sur toi, maintenant ? »

 

 

 

Personnages :

 

Des personnages attachants, malgré le peu de pages. Plus que ça même, ils sont humains, réalistes ; ce qui permet de se mettre facilement à leurs places.

Bien sûr il y a les fameux secrets de famille qui finisse étaler au grand jour, des non-dits qu’on se jure de ne plus jamais créer. Une famille qui a cruellement besoin de se tendre la main, les uns aux autres.

 

Et il y a surtout Anne-Lou. La deuxième jumelle, abandonnée, que plus personne n’ose regarder de peur de voir un fantôme. Son point de vue est évidemment le plus dure, le plus bouleversant.  Impossible de se mettre à sa place, on ne peut qu’imaginer sa souffrance…

 

« Est-ce tout ce qu’il reste d’une personne, après son départ ? Le souvenir de son poids sur un meuble, l’empreinte de ses pieds au fond d’une chaussure, la marque de ses dents au bout d’un crayon de bois ? »

 


 

 The End. :

 

Et parce que le début de cette histoire est triste : la fin remet les lecteurs dans la lumière de la vie.

L’auteure écrit tout doucement son message dans la tête de ses lecteurs : d’accord, tout le monde n’est pas fait pour aimer la vie. Mais avec un peu d’aide et d’entrainement, chacun en est capable.


 

 

 

Ses points faibles :

-Il manque une finition au niveau du travail éditorial, de l’esthétique du livre.

 

 

Ses points forts :

-Personnages humains et attachants
-Bonne manière de montrer les conséquences d’un suicide
-La page « d’adresses utiles » pour les personnes qui ont besoin d’aide.
-La plume de l’auteure
-Cette idée de mêler les poèmes des deux sœurs à la narration

 


 

Cible :

 

Un livre des quatorze ans, qui peut s’adresser plus facilement aux adolescents/ jeunes adultes en mal être. Pas pour leurs donner des idées, non, mais pour leur faire comprendre qu’un suicide est un acte irréparable, et que si nous ne souffrons plus, c’est nos proche que l’on blesse.

Un roman qui peut également s’adresser aux personnes en deuil, parfois c’est plus simple de pleurer sur une histoire.

 


 


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